Le
parc thématique "Autostadt"
de Wolfsburg, vitrine du savoir-faire passé,
présent et en devenir du groupe Volkswagen,
vient de s'enrichir d'une nouvelle pièce,
trônant dans le pavillon Audi. Son
nom : l'Audi Rosemeyer.
"Audi" : parce
que cette firme, après avoir constitué
le deuxième des quatre anneaux, réunis
dans le groupe Auto Union en 1932, en est
aujourd'hui le représentant unique. "Rosemeyer"
: parce que le champion Bernd Rosemeyer,
tragiquement disparu en janvier 1938 lors
d'une tentative de record, fut le héros
emblématique de la glorieuse équipe
de course Auto Union. De ce double héritage
est porteur l'étonnant prototype
"Audi Rosemeyer", offert aux regards
du visiteur.
Il a tout du bolide, et
le mot s'impose dès le premier coup
d'oeil, mais il n'a jamais roulé
: point de moteur sous sa robe d'aluminium
brossé, souvenir des illustres "flèches
d'argent" qui écumaient grands
prix et courses de montagne en Allemagne
comme à travers toute l'Europe, voici
deux tiers de siècles.
Cette robe "argentée"
qui diffuse la lumière et capte irrésistiblement
est l'oeuvre des concepteurs et designers
d'Audi. Est-elle l'enveloppe d'une redoutable
bête de course ou d'une formidable
routière ? On hésite à
le dire, tant elle paraît tenir de
l'une et de l'autre. On oserait presque
suggérer que ces artistes ont eu
l'audace... de ne pas choisir et le courage
de le montrer.
Ce qu'ils ont voulu réaliser
ici, c'est la fusion des styles - des flèches
d'argent au génial concept-car Avus,
du stupéfiant coupé TT aux
R8R souveraines des 24 Heures du Mans -,
c'est leur réunion comme pour démontrer
que le design Audi est le fruit d'un important
héritage.
Sous l'enveloppe encore
vide de tout organe mécanique de
la Rosemeyer, c'est donc le bolide du champions
qu'il faut deviner, la "fusée"
à moteur central du Dr Ferdinand
Porsche. Et d'ailleurs, voyez-la, à
l'avant, qui pointe son museau, sa calandre
légendaire !
Laissons donc s'envoler
notre imaginatiobn sous notre regard : transmission
intégrale, bien sûr ; disques
de freins en carbone, voire en céramique
; boîte séquentielle, pourquoi
pas ; autant de mécanismes équipés,
protégés, corrigés
par les dispositifs les plus experts où
se conjuguent l'électronique et l'informatique.
Tout cela pour encaisser la surpuissance
du moteur.
Car ce moteur, construisez-le...
A l'intérieur du généreux
empattement, entre les quatre larges pneus
"taille basse", il y a assez de
place derrière les deux sièges
pour loger un solide V16 ; un 6 litres ouvert
à 45 degrés, par exemple,
comme celui de la Type C, mais avec 5 soupapes
par cylindre, et peut-être 4 arbres
à cames au lieu d'un seul au-dessus
du V... Il en reste même encore pour
le turbocompresseur.
L'addition monte, direz-vous,
certes nous rêvons, mais cette maquette
grandeur nature nous en offre les moyens.
Et, les clients d'Audi le savent, la grande
série propose déjà
à des tarifs somme toute "accessibles"
tous ces perfectionnements dont le Dr Porsche
lui-même ne pouvait rêver de
doter ses championnes.
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